La température d’un appartement ou d’une maison fait partie des points sur lesquels il ne faut pas lésiner pour le bien-être de ses habitants. Or, sans le savoir, vous perdez quelques degrés parce que vos fenêtres sont mal isolées. Pour s’y retrouver en matière l’isolation thermique, nous avons rencontré Philippe Drouant, concessionnaire Tryba à Paris et spécialiste dans la pose de fenêtres, volets et stores.
Les fenêtres ont beaucoup évoluées ces dernières décennies. Comment les performances acoustiques ont été améliorées ?
De nos jours, l’affaiblissement thermique qu’on demande à une fenêtre est de très haut niveau. Par rapport aux années 70, pendant lesquelles on posait encore du simple vitrage, on a une exigence de performances à peu près quatre fois plus élevée. La performance de transmission thermique, ce qu’on appelle dans le jargon le coefficient UW (U Window), avait une valeur de 4 à l’époque alors qu’aujourd’hui elle oscille entre 1,3 et 1,4.
Quelles sont les techniques pour améliorer les performances thermiques d’une fenêtre ?
Pour avoir une fenêtre bien isolée, on pose du double vitrage très performant, avec du gaz entre les deux vitres. On fait également des traitements de surface sur une des vitres. Cela permet de réfléchir le rayonnement du soleil vers l’extérieur en été, mais aussi d’absorber ce même soleil en hiver. C’est donc un vitrage « intelligent ». Les fenêtres ont maintenant des doubles voire des triples joints, dont des modèles tubulaires, qui sont plus performants. On arrive aussi à mieux comprimer la fenêtre avec des systèmes de ferrure à rouleaux compression.
Quels matériaux choisir pour optimiser l’isolation thermique ?
Il faut absolument éviter les ruptures de ponts thermiques. Pour cela, il faut faire attention à ne pas garder le seuil métallique existant lors de la pose de la fenêtre. Sinon, il va y avoir un passage d’air sous la fenêtre, qu’on appelle pont thermique. Sur des matériaux non isolants comme l’aluminium, on fait des ruptures de pont thermique, c’est-à-dire qu’on place une barrette très étanche thermiquement (souvent, c’est de la fibre de verre) au milieu des plaques d’aluminium. Cela va empêcher la chaleur de passer par le profilé de la fenêtre pour aller vers l’extérieur.
Combien d’économies peut-on faire en isolant mieux ses fenêtres ?
En ville, et qui plus est à Paris, l’isolation thermique des fenêtres équivaut à 30-40 % d’économies sur votre facture énergétique. En général, on dit que remplacer une fenêtre ancienne génération (simple vitrage ou double vitrage des années 70) par une fenêtre nouvelle génération aux normes d’aujourd’hui fait gagner trois degrés à l’appartement soit environ 6 % sur votre facture de chauffage. Dans un pavillon, vous ne ferez que 15 % d’économies car les déperditions sont souvent dues à la toiture.
À quoi reconnait-on une fenêtre mal isolée ?
Aujourd’hui, il existe des caméras thermiques disponibles sur Smartphone. En quelques secondes, je peux vous dire où sont les déperditions de chaleur dans l’appartement. Cela permet de voir très facilement quelle fenêtre il faut remplacer. Dans un appartement par exemple, refaire la porte palière qui donne sur le couloir ne changera quasiment rien en termes d’isolation alors que remplacer les fenêtres situées face nord va véritablement changer la donne.
Faut-il changer toute la fenêtre ou peut-on se contenter de changer le vitrage ?
Il faut tout changer. Pour des raisons économiques, on a fait ce qu’on appelle des survitrages dans les années 80-90. Ces vitrages peu épais n’étaient pas très efficaces thermiquement, ils alourdissaient les fenêtres (qui étaient construites initialement pour du simple vitrage) et donc cela accélérait leur vieillissement. Et surtout, ce type de vitrage n’est pas éligible au crédit d’impôt alors que cela demande un certain budget, disons entre 20 000 et 25 000 euros pour remplacer toutes les fenêtres d’une maison.
Comment fonctionne le crédit d’impôt concernant les performances thermiques des fenêtres ?
Le décret sur le crédit d’impôt est tout récent puisqu’il a est entré en vigueur le 26 janvier dernier. Pour avoir le droit à ce crédit d’impôt – qui correspond à 30 % de la valeur du produit – il faut répondre à certains critères. Ce crédit s’applique sur les dépenses effectuées entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2016, pour des travaux réalisés par une entreprise (avec factures de fournitures et de main-d’œuvre à l’appui) dans des logements de plus de deux ans. Les propriétaires ne sont éligibles que s’il s’agit de leur résidence principale. Ils doivent être domiciliés en France et êtres occupants, locataires ou occupants à titre gratuit. Concernant le plafond de la somme des travaux, il est de 8000 euros pour une personne célibataire, divorcée ou veuve, et 16 000 euros pour un couple soumis à une imposition commune. À cela s’ajoute 400 euros par enfant à charge. Par exemple, un couple pacsé avec deux enfants a le droit au maximum à 30 % sur 16 800 euros de travaux, à déduire de ses impôts. C’est une mesure exceptionnelle et très incitative, qui est aussi faite pour diminuer notre consommation énergétique à l’échelle européenne.
COORDONNEES
Philippe Drouant
Concessionnaire TRYBA à Paris
107, boulevard de Sébastopol 75002 Paris
67, rue de Maubeuge 75010 Paris
121, avenue Simon Bolivar 75019 Paris
26, avenue Gambetta 75020 Paris
Article rédigé par Katia Rimbert